Kinshasa
Espace Masolo
Bien connu à Kinshasa, l’Espace Masolo est une structure d’encadrement d’enfants et de jeunes en rupture familiale qui organise des formations aux différents métiers artistiques (couture, théâtre, musique…). Objectif : aider ces enfants – dont certains sont accusés de « sorcellerie » – à renouer avec leur famille et à se reconstruire par l’art. L’Espace Masolo est doté depuis 2009 d’une fanfare.
Music Fund a fourni des instruments à l’Espace Masolo et a créé dans ses locaux à Masina un atelier de réparation d’instruments à vent. Aujourd’hui, cet atelier (ARIMAV) est géré par l’un des réparateurs formés par l’association, Lyve Mando Mengi. Mando a suivi plusieurs stages à Kinshasa avant de venir compléter sa formation à Marche-en-Famenne en 2017. En quelques années, il est devenu l’un des piliers de l’Espace Masolo, où il organise fréquemment des ateliers d’initiation aux techniques de base de la réparation des instruments à vent (ateliers qu’il dispense également aux musiciens de la commune de Kimbanseke). Par ailleurs, Music Fund fait désormais appel à lui pour dispenser des formations au Kivu, à l’Est de la RDC – multipliant ainsi les échanges entre projets partenaires.
Notre action en 2021-2023
- Approfondissement de la formation de Lyve Mando Mengi
- Renforcement de l’équipe responsable de la gestion de l’atelier de réparation de l’Espace Masolo
- Sensibilisation des fanfares de Kinshasa à la nécessité de l’entretien des instruments de musique (avec un focus particulier sur la commune de Kimbanseke)
- Dynamisation de l’offre de cours de musique à l’Espace Masolo
- Soutien au développement de la fanfare de l’Espace Masolo
Lyve Mando Mengi
Réparateur d’instruments à vent
Lyve Mando Mengi a 27 ans et est né à Kinshasa. Accusé de « sorcellerie » après la mort de sa mère et le remariage de son père, il quitte le foyer familial et vit longuement dans la rue, avant d’être recueilli par les services gouvernementaux et d’entrer à l’Espace Masolo. Mando y apprend le théâtre de marionnettes, et surtout le saxophone, son instrument fétiche. Perfectionniste et d’une grande précision, il attire l’attention des différents formateurs en réparation qui viennent donner cours à l’Espace Masolo au fil des ans. En 2017, il vient se perfectionner à Marche-en-Famenne et accomplit une tournée en Allemagne avec la fanfare de l’Espace Masolo. Cerise sur le gâteau : c’est lui qui assure les formations en entretien d’instruments à vent dans le projet de Music Fund à Bukavu, en partenariat avec Ndaro Culture. Créer un échange entre talents congolais et voir un formateur local transmettre son savoir-faire à de jeunes apprentis a été pour Music Fund un véritable accomplissement.
Projets passés
Beta Mbonda
Beta Mbonda est un ensemble musical kinois, composé de jeunes issus de milieux délinquants (anciens « kuluna ») qui ont décidé de changer de vie et de s’adonner à leur passion : la musique traditionnelle congolaise. Ils jouent avec des percussions traditionnelles tels que les madimba (xylophones), les lokombes (tambours Otetela du Kasai), ou les ditumba (tambours à mirlitons Luba du Kasaï). Ces instruments sont devenus rares à Kinshasa. En 2015, dix membres de Beta Mbonda ont été formés par des luthiers traditionnels à la fabrication de tels instruments. Aujourd’hui, l’ensemble donne des cours de musique sur le plateau de Bateke dans le cadre du projet d’école de musique Dwale de l’ACADEC (Association Congolaise d’Appui au Développement Communautaire, fondée en 2009 par Madame Kaloma Bamiriyo).
À voir : teaser du documentaire “Kinshasa Beta Mbonda” réalisé par la cinéaste belge Marie-Françoise Plissart, qui a suivi pendant plusieurs mois la vie quotidienne de ces jeunes percussionnistes dont le parcours a été profondément bouleversé par la musique.
Institut National des Arts
L’INA est une grande école d’environ 1.500 étudiants. Elle a joué par le passé un rôle de premier plan en Afrique : des étudiants venus de toute la RDC et de pays voisins (ou de pays plus lointains comme l’Afrique du Sud) venaient y étudier. À cause de l’instabilité du pays et du manque de financement, l’INA a connu de nombreux problèmes. Music Fund a apporté son soutien à l’école de 2007 à 2014 ; il lui a non seulement fourni des instruments qui sont largement utilisés jusqu’à aujourd’hui, mais il également formé plusieurs réparateurs d’instruments à vent, guitares et pianos – dont l’accordeur-réparateurs de pianos Serge Tabu, qui est aujourd’hui l’un des formateurs auxquels Music Fund fait appel dans le cadre de son projet au Kivu.
Ce projet est soutenu par la Ville de Bruxelles (BRISSI)