Notre histoire
Music Fund est née d’un partenariat entre une ONG, Oxfam Solidarité et un ensemble de musique classique contemporaine, Ictus. Dès 2002, Ictus a envoyé des solistes enseigner au sein d’écoles de musique en Palestine, en Israël et au Mozambique.
En voyage avec Ictus en Palestine, Lukas Pairon, le directeur général de l’ensemble, constate la précarité extrême dans laquelle travaillent les musiciens de là-bas, et le besoin criant d’instruments. L’idée d’organiser des collectes d’instruments pour soutenir ces musiciens mûrit. En 2005, la première collecte, organisée avec le soutien d’Oxfam, a ramené près de 500 instruments de tous types. Fin de cette même année, Music Fund a effectué un premier envoi d’instruments en Palestine et Israël.
Sur le camion qui les a transportés depuis la Belgique, on pouvait lire notre credo : Give Music a Chance. Donnez une chance à la musique.
Très vite, de nouveaux envois ont eu lieu, vers le Proche- Orient et l’Afrique. Mais pour faire de ces dons un outil de développement efficace, il a vite été nécessaire d’aller plus loin.
Nous avons alors mis en place des programmes de formation de réparateurs d’instruments. Objectif : permettre à nos partenaires d’assurer eux-mêmes l’entretien d’instruments et aider à l’avènement d’un savoir-faire local de niveau professionnel.
Aujourd’hui, Music Fund emploie trois personnes à titre permanent, et dispose d’un grand nombre de collaborateurs et bénévoles pour l’aider. Nous avons un bureau administratif à Bruxelles, un atelier de réparation à Marche- en-Famenne et un dépôt d’instruments à Jemelle.
En 2010, la Commission européenne a décerné à Music Fund le titre de “Pratique exemplaire en matière de culture et de développement”.
Notre philosophie
Music Fund est bien consciente que la pratique et l’éducation musicales à elles seules ne suffisent pas à prévenir des conflits ni à promouvoir le développement économique. Notre expérience acquise dans des régions difficiles (et où les instruments de musique en bon état sont rares) nous montre toutefois qu’un enseignement musical bien structuré participe à l’édification et la reconstruction d’une société, car cette société peut alors mettre l’accent sur la culture et non plus seulement sur la misère engendrée par la guerre ou la pauvreté.
Dans ces régions, beaucoup de jeunes cherchent une solution rapide vers le mieux-être à travers la participation aux conflits ou bien la criminalité.
L’apprentissage de la musique offre une autre voie, qui requiert concentration, discipline et dialogue, maîtrise des règles et des conventions et amène de nouvelles rencontres. Et ce peu importe le style de musique. Cette pratique est peu conciliable avec la violence.
Nous ne sommes pas là pour « aider » nos partenaires, mais bien pour qu’ils soient autonomes, en termes financiers ou de capital en instruments de musique, en outils de réparations, en pièces de rechange sans oublier en compétences pour les utiliser. Cela passe par un partage des savoir-faire (nos spécialistes vont là aussi pour apprendre), un renforcement des capacités sur base de leurs demandes.
Le partenaire indique toujours quels sont ses besoins concrets. A partir d’une analyse conjointe de ces besoins, Music Fund s’engage dans une relation de confiance sans occuper de responsabilité à titre permanent.
Nous limitons volontairement notre activité en matière de nature d’intervention (l’instrument de musique doit être au coeur du projet) et travaillons avec un nombre limité de partenaires, afin de garantir un engagement direct, personnel et durable.
Music Fund n’envoie pas seulement des spécialistes chargés de soutenir des projets, elle comptabilise également dans son bilan de clôture leur expérience interculturelle : grâce à ces projets, ils auront souvent acquis un bagage considérable et vécu des expériences riches.
Music Fund vise aussi à créer un lien entre les propriétaires originels des instruments et leurs futurs bénéficiaires à travers un suivi numérique des instruments.
Music Fund soutient des organisations belges qui proposent des cours de musique ou des projets musicaux pour des publics socialement défavorisés, afin de surmonter, dans la mesure du possible, l’obstacle financier présenté par l’achat d’un instrument.